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 Le conte du Poète

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Sarah Bernard

Sarah Bernard


Messages : 86
Date d'inscription : 11/08/2010
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MessageSujet: Le conte du Poète   Le conte du Poète EmptyMar Fév 08, 2011 9:09 pm

Voila un conte que me racontait ma marraine Joséphine lorsque j'étais enfant. J'espère que vous l'apprécierai autant que moi!


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Il y a bien longtemps, dans la campagne reculée du Royaume de Milance, quand celui-ci, en fait, n’était pas si grand encore, vivait un jeune garçon avec ses parents. Il se prénommait Tielen, et il était fermier, exactement comme son père. Cependant, il n’aimait guère la vie de dur labeur, et préférait la plume à la fourche. De nature poètique, le garçon quittait souvent les champs à l’imporviste pour s’aventurer sous l’ombre fraiche des arbres. Il s’installait près de la cascade, où coulait une eau limpide et agréablement froide, afin d’écrire quelques vers. Malheureusement, sa simple vie ne lui permettait point d’écrire autre chose que de tristes phrases de solitude.

‘’Ah! s’exclamait-il sans cesse. Comme j’aimerais avoir une muse pour faire vivre mes oeuvres! Il serait tellement beau, alors, de les relire encore et encore.’’

C’est ainsi qu’il eu une révélation. En restant prisonnier de cette ferme, jamais il n’y rencontrerait de muses. Alors, il rentra chez lui et parla à ses parents de son projet de découvrir le monde et ses merveilles.
Son paternel lui rit au nez, l’interdisant formellement de quitter sa place, car la moisson ne tarderait pas, et il avait besoin de bras jeunes. Démolit par les moqueries de son père, le garçon obéit, déchira ses beaux parchemins, vida son encre et brula sa plume. Il pleura longtemps, allongé sur sa paillasse.
Contre toute attente, un évènement innatendu se produisit. Il fit un rêve. Un rêve divin. Il y avait là, assise sur la branche d’un chêne, une magnifique jeune fille aux cheveux de fil d’or et aux yeux de jades. Sa peau de porcelaine semblait couverte de minuscules diamants, et deux majestueuses ailes blanches se déployaient dans son dos. Dans son rêve, Tielen marchait jusqu’au pied de l’arbre, et suppliait l’être de descendre à sa rencontre. D’une voix de soie, et sans même devoir ouvrir la bouche pour se faire entendre, l’être merveilleux répondait :

‘’ Pauvre Tielen. Ton potentiel est grand, mais ton âme est vide. Viens! Retrouves-moi! Je te donnerai toute l’inspiration qu’il te faut...’’

Et Tielen se réveilla en pleine nuit, le visage rayonnant.
Il quitta la maison sans un bruit, sans une note...

C’est ainsi que le garçon voyagea dans le monde entier, cherchant avec espoir le chêne où se trouvait l’Astrelide de Samiel. Ses recherches ne se limitèrent pas à Milance, mais bien à toutes les contrées et royaumes. Durant ses voyages, il écrivait et lisait ses oeuvres aux passants, qui lui lançaient, de temps à autres, des pièces. Chaque oeuvre qu’il produisait se raprochait un peu plus de la perfection voulue, ayant toujours, en mémoire, la merveilleuse créature de son rêve. Il pensa, à maintes reprises, à abandonner et à retourner chez lui. Mais, chaque fois où il voulait s’en convaincre, il rêvait de nouveau à elle. Il chercha et chercha encore, en vain...Des années s’écoulèrent...

À la moitié de sa vie, Tielen cherchait encore. Cependant, le doute germa dans son esprit. Et si ce rêve n’avait été qu’un rêve...et rien de plus? Ç’aurait été trop bête. Alors qu’il s’arrêtait sur le sentier de la forêt, abattu par le temps manqué, Tielen s’adossa au pied d’un grand arbre. Défesant son balluchon pour y prendre un fruit, une voix murmurra alors :

‘’Brave Tielen, tu m’as enfin trouvé.’’

Abassourdi, l’homme ne comprit d’abord pas. Puis, levant la tête, ses yeux s’embuèrent de larmes.

‘’ Merveille, je t’ai, mais je ne suis plus rien, maintenant. Je ne suis plus qu’un homme à moitié vécu, et je n’ai plus une seule pièce pour vivre.’’

En réponse à ses tourments, l’être divin descendit grâcieusement de sa branche. Elle s’arracha un cheveux, puis un deuxième, et un troisième, et plus encore.

‘’ Ma voix est source d’inspiration, et mes cheveux sont d’or, Tielen. Vend-les, et nous vivrons tous les deux. Cependant, ne dis à personne que tu m’as trouvé, et ne raconte jamais cette histoire, où alors s’abatteront sur toi encore plus de désolation que tu n’en a jamais éprouvé.’’

Alors, comme promis, Tielen tint sa langue. Chaque matin, il composait de magnifiques poèmes, plus ravissant les uns que les autres, et les lisait au publics ébahit. Il vendait les 10 cheveux d’or que l’Astraelide Miella lui donnaient une fois par jour, et revenait par la suite, les poches pleines de richesses.
Ses oeuvres attirèrent les hauts placés, qui lui pria de devenir poète de leurs maisons. Alors, Tielen devint célèbre dans tous les pays Astraels.
Un jour, un noble à qui il lisait ses poèmes lui demanda d’où il tenait son inspiration. Comme chaque fois, Tielen haussait les épaules et retournait vers sa belle.
Plus le temps passa, moins Tielen consacrait d’heures à la compagnie de son être aimé. Il ramassait les cheveux et partait pour la ville s’enrichir et passer ses temps-libres dans les riches établissement où il dépassait, de plus en plus, sans compter. Il y trouvait belles compagnies féminines, et le luxe lui montait aux oreilles.
Un beau matin, il se présenta devant Miella pour lui prendre ses cheveux. À son étonnement, la pauvre créature était maintenant chauve.

‘’ L’or ne repousse pas, Tielen, lui confia doucement l’autre. J’ai autre chose pour toi.’’

Alors, baissant la tête, Miella laissa s’écouler de ses yeux d’un vert pur des larmes qui, touchant le sol, se transformaient en émeraudes et en pierres de jade. Tielen les ramassa et partit les vendre.
Encore une fois, le temps s’écoula. Et, un autre matin, Tielen se présenta pour recevoir ses pieres précieuses. Cependant, Miella était devenue aveugle, ses yeux de magnifique couleur devenus blanc laiteux.

‘’ Je n’ai plus rien à verser, Tielen. J’ai autre chose, pour toi.’’

Miella ouvrit la bouche et, d’un souffle, chanta une mélodie angélique. Les notes se rendit visibles, valsèrent autour de Tielen et se trensformèrent en crystaux. Encore une fois, sans le moindre merci, Tielen partit vendre ses richesses et ses oeuvres.
Étrangement, plus le temps passa, plus ses poèmes devenaient simples et dépourvus d’intérêt. Cela commença lorsque la beauté de Miella se fâna, de ses cheveux et de ses yeux. Mais maintenant, peu importait l’homme, qui n’avait maintenant plus de raison d’écrire des merveilles puisque, à tous les matins, il récoltait les trésors de l’Astraelide.
Il vint un autre matin, pour écouter la chanson de Miella. Mais aucun son ne sortit de sa gorge. Ne pouvait lui offrir de pierres précieuses en cadeau, la merveilleuse créature lui offrit alors comme présent l’une des plumes de ses ailes. Se disant que celle-ci se transformerait bientôt en quelconque trésor, il haussa les épaules et l’amena avec lui.
Il se rendit bien compte que ce n’était rien d’autre qu’une plume pour écrire... Alors, il se fâcha.
Quand un passant lui demanda pourquoi ses poèmes se dénuaient soudainement de beauté, Tielen décida de rompre sa promesse. Il amena les nobles et les hauts de la cour dans la forêt pour leur montrer Miella. Mais, à sa venue, elle avait disparue...
Les jours qui suivirent, tout ce qu’il avait récolté grâce à l’Astraelide se changea en cendre et en poussière. Même les pierres des nobles et les cheveux d’or n’étaient maintenant plus rien. Rongé par l’inquiètude, Tielen fouilla les boisés à la recherche de Miella, et la trouva près de l’étang. Il lui demanda de l’aide, mais, maintenant muette, elle se détourna de lui. Fou de rage, l’homme l’a battit. Miella resta inerte sur le sol.
C’est alors qu’un éclair blanc et silencieux déchira le ciel, laissant par la suite sur le sol des êtres lumineux semblables à Miella. Ceux-ci la ramassèrent et toisèrent froidement l’homme du regard.

‘’ Pour avoir raté ta chance d’être heureux, et pour le matérialisme dont tu as fais part, tu seras puni tel que promit, rugit une voix céleste. Miella t’a tout donné de son corps et de son âme, et tu l’a trahie. Pais-en le prix.’’

Ils disparurent, laissant Tielen seul, la plume blanche de Miella dans sa main.

Depuis ce jour, tout ce que Tielen fut capable d’écrire grâce à la plume offerte par Miella fut des atrocités, et comment il fut si égoiste. Et le seul argent qu’il réussissait à obtenir dans sa vie de miséreux se transformait en cendre.
Tielen mourru seul, sans richesse, et sans amour encore.
Tout ce termina comme cela avait commencé.
Et il en sera toujours ainsi, tant que les hommes n’apprendront pas.


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~ Amélia Beauregard ~
Novice de l'Ordre des Prêtres de Samiel
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